La raison en est simple : l’Afrique subsaharienne est la région qui abrite la plus jeune population du monde et de ce fait, l’endroit où il faut le plus privilégier le renforcement des connaissances et le développement des compétences. Les jeunes représentent la future main-d’œuvre de la région. Au cours de la prochaine décennie, ils seront environ 11 millions à entrer sur le marché du travail chaque année. Certes les emplois salariés formels ont progressé dans certains pays, mais la plupart de ces jeunes sont susceptibles d’exercer des emplois informels, par exemple dans des entreprises ou des exploitations agricoles familiales, souvent pour des salaires très bas. Mais la technologie est en train de changer la donne rapidement, créant des emplois qui exigent une gamme de compétences numériques.
Ce tableau de bord, basé sur des recherches bien étayées, devrait permettre de formuler des recommandations à l’attention des décideurs concernant les politiques envisagées pour booster l’emploi des jeunes. Nous vivons aujourd’hui, dans un monde de compétitivité, où les talents rivalisent à tous les niveaux. La poussée du dividende démographique de l’Afrique doit être canalisée afin de soutenir la productivité économique doublée d’une transformation sociale et industrielle équitable. Des actions dans ce sens pourraient aider l’Afrique à atteindre l’Agenda 2030, soit les nouveaux objectifs du développement durable adoptés par la communauté mondiale en 2015, en vue d’éradiquer la pauvreté, de protéger la planète et d’apporter à tous bien-être et prospérité.
Elle doit cette position à ses investissements constants dans l’éducation, les services de santé et les infrastructures intelligentes… Quel signal faut-il en tirer pour la dynamique d’industrialisation en Afrique ? Pour rappel, les jeunes représentent déjà 60 % de la population africaine sans emploi. S’ils nourrissent l’ambition de transformer leur économie, les pays africains auront besoin d’institutions fondées sur le savoir et d’un atout indéniable que représente une jeunesse instruite et bien formée. Alors que l’estimation de la Banque africaine de développement en termes de déficit en matière d’infrastructures de l’Afrique se situe entre 130 et 170 milliards de dollars par an, une planification proactive devient nécessaire pour garantir qu’une part significative de ces fonds aille à ce que l’on appelle les « infrastructures douces », soit les soins de santé et le capital humain.